Saint-Léon
La « titulature » de la paroisse dédiée à Saint Léon peut étonner car ce très grand pape des premiers siècles de la chrétienté n’est guère connu des catholiques parisiens.
Léon Ier a été surnommé « le grand » car il apparaît comme le sauveur tant de la papauté que de l’empire romain qui affrontent au Vème siècle des menaces multiples. Il est né sans doute au tout début de ce Vème siècle , et avant son élection en 440, il est archidiacre de l’église romaine et célèbre par ses sermons et par les missions politiques qui lui sont confiées dans un Empire romain divisé géographiquement entre Orient, à Byzance et Occident, à Rome . Au moment de son élection, il était absent de Rome, parti pour la Gaule afin de réconcilier les généraux romains Aétius et Albinus dont la rivalité mettait en péril les restes de l’Empire d’Occident .
Parallèlement à ce rôle politique, il s’attachait à maintenir l’unité de la foi , à lutter contre les hérésies multiples qui s’étaient développées tout autour de la méditerranée, manichéisme, monophysisme, nestorianisme…. Ses écrits (96 sermons et 173 lettres) consacrés à ces combats théologiques, d’une grande clarté de pensée, sont restés célèbres et ils ont été traduits et publiés tout au long des siècles.
Le moment héroïque très souvent représenté par la peinture, c’est son intervention en 452 pour contenir les Huns d’Attila: Léon revêtit ses plus spectaculaires ornements pontificaux et se présenta devant les troupes qui approchaient de Rome . Impressionné par son courage et l’éclat de ses vêtements, Attila se retira. La tradition romaine dit que le prince vit dans le ciel deux vieillards (Paul et Pierre) le menaçant de leur épée.
Léon a été considéré comme le premier véritable pape , celui qui est parvenu à unifier la chrétienté en obtenant de l’Empereur que tous les évêques de l’Empire relèvent de l’autorité de celui de Rome .
Lorsque l’église Saint-Léon a été construite dans les années vingt, l’archevêque de Paris, Léon Amette venait de disparaître. Il était apparu comme le réconciliateur de l’Eglise avec la République et le protecteur spirituel des parisiens lors des bombardements allemands de la Grande Guerre . Le parallèle avec Léon Le Grand s’est alors imposé . Et les mosaïques qui ornent le grand arc d’entrée du chœur, crées pendant la seconde guerre mondiale, nous rappellent ces hauts faits.